Si vous soufflez dans un ballon et gardez le goulot ouvert, l’air s’échappe. Dans le cas de la production sonore, l’air ne doit pas s’échapper mais doit demeurer sous pression. La quantité d’air utilisée pour chanter est minime. C’est vraiment une buée d’air. Le son est suspendu dans l’air et vibre dans le corps. L’air devient le son.
Vous vous demandez peut-être : Qu’en est-il d'une voix feutrée ? Eh bien oui, il est possible de produire un son chanté avec cette qualité, sans pour autant tout expulser l’air des poumons. Cette qualité du son, bien produite, utilise un débit d’air minimal.
Par contre, en vocalises, nous devons produire une tonalité claire et bien assise sur le souffle.
Vous êtes donc invité à explorer les 5 respirations qui suivent.
La respiration par les épaules est la moins efficace pour conserver l’air stable et sous pression. Tout comme un coureur essoufflé, l'air s'échappe de manière explosive et rend la capacité de chanter bien difficile. Essayez-le! Le poids des épaules qui se soulèvent et retombent agit telle une pompe qui pousse l’air. Nous devons donc, comme nous l'avons vu plus tôt, développer une posture bien alignée, avec les épaules bien détendues.
L’appel à la respiration abdominale, une visualisation utilisée depuis toujours dans la pratique du yoga et de la détente, a pour but de diriger l’air vers les centres énergétiques inférieurs. Cette visualisation est très efficace pour la détente. Toutefois, il est absolument impossible de retenir l'air dans la partie inférieure des poumons lorsque les abdominaux sont relâchés, et encore moins de le stabiliser. Essayez-le !
L'épigastre est un muscle des parois abdominales qui se situe juste au-dessus du nombril. Souvent confondu avec la respiration abdominale, le saut de l'épigastre est ressenti beaucoup plus haut, directement sous le sternum. Je m'explique : l'air pénètre dans la partie inférieure des poumons, pousse sur le diaphragme qui, à son tour, repousse les viscères et provoque un relâchement, soit le saut de l'épigastre. Par exemple, en plaçant la main à plat sous le sternum, vous sentirez ce relâchement. C’est aussi un bon moyen de vérifier si l’air est bien assis dans la partie inférieure du poumon. Bien que le saut de l’épigastre soit efficace, il n’offre pas la sensation de plénitude recherchée.
Le diaphragme se soulève et atteint son extension maximale lorsque nous vidons complètement l'air de nos poumons. Alors, le besoin d’air est grand. Pour attirer tout l’air environnant vers le bas des poumons, il ne reste qu’à laisser aller. Par conséquent le, diaphragme redescend rapidement telle une bande élastique tendue qu'on relâche.
Les côtes s’ouvrent donc pour recevoir tout cet air dans la partie inférieure des poumons. Cette façon de respirer, ou plutôt de laisser entrer l’air, est la plus efficace. L’étape suivante sera de retenir cet air et pour ce faire, nous solliciterons les abdominaux inférieurs afin de maintient les côtes ouvertes.
Cette respiration est une extension naturelle de la respiration costale. La grande quantité d’air attiré par le diaphragme, en plus d'être contenu dans la partie inférieure des poumons et des côtes, se diffuse aussi vers le dos. Le sentiment alors éprouvé en est un de plénitude.