Le préalable à une bonne production vocale est une bonne posture. Imaginez-vous comme danseur. La posture est exactement la même. Observez votre intérieur.
Assis sur le souffle est une expression consacrée dans l’étude du chant.
Les cordes vocales se mettent à vibrer avec l’action de l’air. Ces vibrations atteignent trois grandes régions de résonance: la parois du masque, de la tête et du torse, ce qui produit un son. Ce même son, soutenu et modulé, produit la voix chantée.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’air ne doit pas être poussé vers la boîte vocale et sortir du corps comme si on jouait de la trompette. Pour produire un son, l’air doit être retenu dans la partie inférieure du poumon et gardé sous pression. Ensuite, avec un sentiment d'ouverture et de plénitude, il doit être explusé subtilement vers le larynx de façon stable et contrôlée.Lorsque l’air est expulsé de façon explosive pendant la phonation, il est impossible de contrôler le volume ou d’atteindre des sonorités subtiles. Nous disons donc que le chanteur crie. Le danger d’endommager alors ses cordes vocales est très sérieux. Mais, lorsque l’air est retenu dans le bas du poumon, il se crée une pression qui servira de support ou de coussin au son. Ce coussin d’air devient alors le son.
L’air retenu le plus loin possible des cordes vocales permet à l’instrument ainsi qu'à tous les éléments autour tels le pharynx, la mâchoire, les épaules, le haut du torse et le cou d’être à l’abri des tensions. Vous comprendrez un peu mieux ce phénomène après avoir lu la rubrique Le coup de glotte.
Le défi est de détendre l’instrument tout en gardant la pression d’air stable. Pour ce faire, nous sollicitons le diaphragme à entraîner l’air environnant vers le bas, tout en sollicitant les muscles qui garderont les côtes ouvertes. Vous en découvrirez la méthode lors de nos cours.
La glotte est le nom donné à l’espace qui se situe entre les cordes vocales ou plis vocaux. L’expression coup de glotte est définie comme l’occlusive produite au niveau de la glotte par l’accolement des cordes vocales l’une contre l’autre. C’est l’initiation du son.
Il y a deux façons d’initier un son : la première est explosive, comparable à un toussotement. En initiant ce son, il se produit une tension importante sur la boîte vocale et sur les muscles périphériques. Cette tension est provoquée par la pression d’air retenue directement sous les plis vocaux et, plus souvent qu’autrement, contenu dans la région supérieure des épaules, tout près du larynx. Alors, si nous chantons des tonalités aigües et soutenues, la pression d’air frappe les cordes vocales avec violence. Cette violence peut créer de l’enflure et entraîner la perte de la voix. La mode actuelle d’initier une phrase musicale avec un craquement est l’exemple par excellence d’une méthode non-efficace pour produire un son. Une fois le son initié, il est difficile sinon impossible de le garder vibrant, libre et ouvert pour une sonorité stable.
La deuxième façon d’initier un son est silencieuse. Il suffit de créer une distance entre l’attaque et l’air. On parle souvent du « h » silencieux avant l’initiation du son, alors qu'il est initié avec beaucoup d’espace dans la trachée. L’impression en est une d’ouverture et de support sur le diaphragme. Le son doit être clair et précis, alors que tous les éléments qui entourent le larynx doivent être détendus et ouverts.
Un staccato bien exécuté est l’exercice parfait pour entraîner le coup de glotte de façon efficace. Cette deuxième méthode permet de produire un son à la fois détendu, structuré et stable.
Nous parlons d’une voix qui résonne bien lorsque la qualité de son timbre est riche. Trois espaces dans le corps humain contribuent à la couleur de la voix: la tête, le masque et le torse. L’étude des résonateurs est l’exploration, puis l’éveil de ces espaces vibrationnels qui représentent la signature sonore de chacun. Ils ajoutent également force, vitalité, beauté et caractère à la voix.
Le résonateur de tête est l’espace situé à partir de la voûte du palais jusqu'à l'arrière de la bouche, associé aux hautes fréquences. On peut le visualiser comme un grand ballon qui se gonfle et remplit le crâne et au-delà. Le palais souple est toujours en position soulevée, ce qui empêche le passage de l’air vers les cavités nasales tout en offrant une meilleure plateforme de résonance. Pour un son cristallin, la tête est un résonateur essentiel, toujours ouvert et vibrant à travers le registre complet.
Le masque est l’ensemble du visage. L’intérieur de la bouche, incluant les dents, la langue, le palais et l’espace derrière les yeux (pas les nasaux), ajoute à la voix sa qualité tranchante. Associé aux fréquences moyennes, il offre une présence fort honnête de la personnalité de l’artiste. Une voix bien résonante en masque facilite une prononciation claire.
Le torse complète la couleur de la voix avec ses sonorités chaudes associées aux basses fréquences. Chaque registre doit résonner de toutes ses couleurs incluant celle du torse. Nous ressentons ses vibrations sur le diaphragme et dans la cage thoracique. Il vibre par sympathie avec les fréquences basses du registre. Le placement ou la pose de la voix pop est dans le masque et doit demeurer à cet endroit. Le torse est ressenti comme le siège ou l'appui du son. Nous éveillons ce résonateur tout doucement et sans efforts avec les sons graves afin de profiter pleinement de toute sa richesse.